La vraie méthode pour s'exporter sur Meta

La vraie méthode pour s'exporter sur Meta
Salut c’est Étienne 👋
Il y a quelques semaines, j’ai eu un échange avec le CEO d’une marque lifestyle qui voulait s’attaquer au marché US.
Son plan était simple :
- Traduire son site
- Dupliquer ses campagnes françaises
- Mettre un budget et voir ce que ça donne
Je n’ai pas voulu le décourager, mais pour avoir vu ce scénario des dizaines de fois, c’est un aller simple vers de la perte d’argent sans résultats probants.
L’erreur que font 90% des marques
Voici ce que la plupart des marques font pour attaquer un marché étranger :
- Traduire leur site
- Traduire leurs créas
- Dupliquer leurs campagnes
- Mettre du budget
- Attendre
Spoiler : dans la majorité des cas, ça ne marche pas.
Pourquoi ? Parce que même si la langue est la même, chaque marché a ses propres dynamiques, ses repères culturels et ses modes de consommation.
Avec Roads, on accompagne des marques dans leur croissance à l'international dans des dizaines de pays (France, Suisse, États-Unis, Canada, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, Afrique du Sud, etc.).
Certains de nos clients font aujourd’hui plus de 80% de leur CA en dehors de leur marché domestique.
Et notre constat est clair :
S’exporter efficacement demande bien plus que de la simple traduction. Il faut une méthodologie précise, rigoureuse et progressive.
Notre méthode en 5 étapes
1. Identifier les marchés à potentiel
Avant de foncer tête baissée, on commence toujours par des signaux faibles :
- Traction naturelle sur le site ou dans les commandes (analyse des pays de livraison, taux de conversion hors France)
- Campagnes test à petit budget (CPM, CPC, CTR, taux de clic sortant)
Exemple :
On a testé une campagne broad avec des créas déjà validées sur 4 pays (UK, DE, CH, IT) avec 500€/pays, voici les résultats :
- CPM UK : 12€
- CPM CH : 20€
- CPM DE : 7€
- CPM IT : 6€
Malgré un CPM bas, l’Italie n’a pas converti du tout. Le UK, lui, a généré un ROAS de 2.3 dès le test.
Cette première phase sert à filtrer intelligemment où investir vraiment.
2. Valider le potentiel du marché
Une fois les marchés shortlistés, on creuse plus loin :
- Analyse e-commerce : panier moyen, taux de conversion, taux de retour
- Rentabilité : CAC / ROAS en phase de test
- Modes de consommation & paiement : certains marchés fonctionnent au paiement à la livraison (COD), d’autres avec des taux de retour élevés (ex : Italie dans la mode)
- Barrières logistiques : frais de douane, TVA, logistique transfrontalière
- Analyse concurrentielle :
- Meta Ads Library pour identifier le volume et le style des ads diffusées
- Foreplay pour une veille créa plus riche
Exemple :
Une marque de cosmétique avec qui on travaille a un panier moyen 3x plus élevé en Suisse qu’en France, avec des taux de repeat bien plus forts.
Résultat : la Suisse est devenue leur marché prioritaire.
3. Préparer le lancement
C’est l’étape qu’on sous-estime le plus. Voici ce qu’on fait avant de diffuser sérieusement :
- Adapter les prix au pouvoir d’achat local (tester différents paliers en A/B test et monitorer le taux de conversion)
- Adapter le packaging ou l’offre (bundle, abonnement, etc.)
- Créer un calendrier de temps forts locaux (fête des mères UK ≠ France)
- Traduire le site
- 1ère passe via un outil automatique (ex : Weglot)
- (Optionnel) 2e passe avec un copywriter natif (pas juste bilingue) pour le wording local
- Adapter les flux produits (ex : Chanable, Lengow) pour gérer devises, formats, taxes
- Préparer des créas localisées ou au minimum traduites (ex d’outils IA : HeyGen, Rask.ai, ElevenLabs)
- Collecter des avis clients à afficher sur le site → crucial pour établir la crédibilité dès le jour 1
Exemple :
Une marque utilisait ses créas US en Afrique du Sud : même langue, mais aucun engagement.
La raison : l’anglais sud-africain et l’imaginaire visuel n’ont rien à voir avec l’anglais américain.
En adaptant visuellement et textuellement, on a obtenu 2,1x plus de conversions.
4. Amorcer
Une fois la structure prête, on passe à l’action :
- Ouverture de comptes organiques locaux (TikTok, Instagram) même s’ils sont petits
- Campagnes top-funnel pour générer des points de contact et familiariser le marché
- Retargeting sur bassins chauds → souvent sous-exploité mais très rentable
- Influence locale & micro-influence → pour crédibiliser votre présence
- Presse locale : pas indispensable, mais utile dans certains secteurs
Bonus : prévoir un mix entre créas locales, adaptations traduites, et vidéos explicatives type UGC.
5. Déployer et scaler
C’est souvent la phase la plus facile, à condition d’avoir bien exécuté les étapes précédentes.
- Scaling progressif du budget
- Production continue de créas localisées
- Développement de landing pages spécifiques par pays
- A/B testing des prix, offres, scripts et formats
- Activation de séquences CRM locales
L’export devient alors un relais de croissance à part entière.
Conseils pratiques
- Timing : N’y allez que si votre marché domestique est bien exploité ou si vous avez une opportunité claire.
- Budget : Prévoyez une marge pour les frais cachés (logistique, douanes, SAV, retours)
- Progression : Commencez petit (Belgique, Luxembourg, Suisse francophone), puis élargissez
- Créas : Traduisez vos winners avec l’IA au début. La production locale viendra ensuite.
A garder en tête que s’exporter, ce n’est pas juste traduire son site et croiser les doigts, c’est exécuter avec précision une méthodologie éprouvée.
Ceux qui réussissent à l’international sont ceux qui traitent chaque marché comme un nouveau lancement.
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Merci et à la semaine prochaine ✌
Etienne